INTRODUCTION
1.PROBLÉMATIQUE
La femme, depuis
la nuit des temps, vit dans la domination masculine. « Vivant à
l’intérieur d’une structure sociale figée, la femme porte le nom d’un homme, d’abord
de son père et plus tard de son époux, elle ne jouit pas d’un individualité
totalement caractérisée »[1]. Ainsi,
les perceptions culturelles et préjugés populaires à l’égard du mariage
renforcent l’assujettissement de la femme par rapport à l’homme, le père est le
chef de la famille et la mère gestionnaire du foyer, et le rôle d’autorité de
l’homme et la position de subordination de la femme sont traduits à travers les
différentes institutions.
Ce n’est un secret pour personne, pendant des
millénaires, les femmes ont occupé une place de strapontin dans l’histoire.
Elles ont été parfois privées de la récompense naturelle pour leur
participation à la guerre, exclues des honneurs. Or les hommes ont toujours
combattu avec l’aide des femmes.
Certes,
dans le monde entier, la femme continue à subir des discriminations dans tous
les domaines. Que cela soit politique, social, professionnel, économique… or, à
la naissance, la femme n’a pas des limites l’interdisant de s’épanouir,… donc,
c’est la société qui fait d’elle femme et qui fait de l’homme, maitre. C’est
ainsi que Simonne de Beauvoir affirme que : « l’on ne naît
pas femme, mais on le devient».[2] Jean Rostand ajouta que : « la femelle n’est point purement femelle, ni le mâle
purement mâle ; elle est seulement plus féminine et lui plus masculin
qu’elle».[3]La
femme demeure inferieure à l’homme. Nous dirons que la culture qu’elle acquiert
fait d’elle ce qu’elle croit être.
Pourtant, en 1993, la Conférence mondiale sur
les droits de l’homme à Vienne « demande instamment que les femmes jouissent
pleinement et dans des conditions d’égalité de tous leurs droits
fondamentaux ».[4]
Néanmoins,
force est de constater que malgré les efforts fournis par le ministère du
genre, famille et enfant, et autres
organismes féministes qui militent pour la reconnaissance des droits et devoirs
de chacun dans la société, certains foyers adhérent à la rumeur selon laquelle,
le « Genre », favorise les femmes au mal. Car, la femme n’a pas droit
d’être publique ou de diriger les hommes. Autrement dit, certaines personnes ont une vision
négative sur le « Genre », elles estiment que lorsqu’une femme
travaille, elle ignore ses droits et devoirs de femme, de fille et de belle
fille.
D’autres,
croient que la vraie femme africaine a disparu depuis l’implantation du
« Genre » dans le continent africain. La plupart des femmes qui
travaillent, refusent d’être mères pour leur carrière professionnelle et
ignorent leur premier rôle qui est l’éducation. Par contre certaines femmes
estiment qu’elles naissent esclaves et doivent toujours être dominées par
l’homme et subissent une discrimination intolérable, par des stéréotypes qui
les rabaissent.
Enfin, dans les instances publiques de
décision, les femmes demeurent largement sous-représentées. Depuis 2000, le
Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté une série de résolutions
reconnaissant le rôle crucial des femmes dans la prévention, le règlement des
conflits et la consolidation de la paix. Cependant, après plus d’une décennie,
seule une poignée d’États s’est dotée de plans d’action nationaux, le suivi de
sa mise en œuvre reste faible et les femmes continuent d’être marginalisées
dans les négociations de paix.[5]
La domination masculine fut l’objet d’étude
des pouvoirs publics congolais qui, finalement, a accouché d’une loi en 2009
protégeant la femme. Si certains foyers kinois ont amorcé le changement de
comportement relatif à cette loi ;
la majorité vit encore sous la domination masculine. C’est justement la
persistance de cette domination dans certains foyers qui nous fait poser cette
question de recherche :
·
Pourquoi certains foyers résistent-ils à la
communication visant la promotion des droits de la femme malgré l’arsenal de
législation promulgué à cet effet ?
2. HYPOTHÈSE
La domination masculine est tellement
intériorisée que, souvent, cette domination cristallisée constitue un obstacle
à la communication pour la promotion des droits de la femme.
3. CADRETHÉORIQUE
Pour notre recherche, nous avons utilisé comme
cadre théorique : la communication pour le changement de comportement.
Par la communication
pour le changement de comportement nous entendons : l’ensemble des
interactions participatives entre individus et au sein des groupes ou
communautés ainsi que des actions de communication dirigées vers eux en vue
d’opérer un changement volontaire du comportement individuel et des normes
sociales, s’il y a lieu, dans le but d’améliorer le bien êtrede l’individu, de
la communauté et de la société.[6]
Ce changement suit tout un processus progressif.
4. MÉTHODE ET TECHNIQUE
4.1. Méthode
Nous avons utilisé la méthode
fonctionnelle. Il s’agit de découvrir
les fonctions de chaque élément qui compose le phénomène étudié. À l’image du
comportement humain dont chaque membre a une fonction.[7]
4.2. Techniques
Nous avons recouru à la technique
d’observation directe qui est une observation en situation pratiquée sur le
terrain de la recherche, là où le chercheur est connu comme tel ;
l’observation en soi est l’action de considérer avec une attention suivie la
nature, l’homme, la société afin de les connaitre. C’est également un procédé
scientifique d’investigation, une constatation des phénomènes tels qu’ils se
produisent sans volonté de les modifier. Elle permet d’apprendre à mettre en
relation des événements vécus et des cadres d’analyse qui vont donner un sens à
ces événements[8].
Ensuite, nous avons recouru à la technique d’enquête par questionnaire qui nous
permet de nous entretenir avec les
enquêtés afin de récolter des informations en vue de la constitution des
données qui seront analysées.[9]
5. INTÉRÊT DU SUJET
L’idéologie sur le Genre est à la mode. D’où
notre intérêt à ce sujet dont l’objectif est d’outiller la société kinoise des
moyens socio-éducatifs visant le changement de comportement en rapport avec la
domination masculine en faisant la promotion des droits de la femme.
Hormis cet intérêt général, nous justifions
notre intérêt sur trois plans : scientifique, social et individuel.
Sur
le plan scientifique, dans le domaine
des Sciences de l’Information et de la Communication, notre recherche a posé
une problématique sur la promotion de droits
de la femme dans les foyers kinois. Nous avons réfléchi sur la manière
dont nous pouvons promouvoir lesdits droits en vue d’un changement social.
Sur le plan social, notre travail est important pour toutes les
femmes du monde et la femme kinoise en particulier. Car, le problème du
« Genre » est en actualité et les
femmes ignorent leurs droits. C’est pourquoi nous devons informer,
sensibiliser puis conscientiser les femmes congolaises en général et kinoises
en particulier. De ce fait, notre travail pourrait aider les femmes à se
ressaisir et à ne plus accepter toutes sortes des discriminations.
Sur
le plan individuel, nous voulons
que les femmes changent leur façon de se comporter et évitent toute sorte de
discrimination. La femme est un socle de la société et de son développement.
Alors, elle doit prendre conscience de ce qu’elle est, et supprimer les
comportements néfastes qu’elle accepte. De ce fait nous avons proposé des
pistes de solution pour une communication efficace en matière de la promotion
des droits de la femme dans les foyers kinois.
6. DÉLIMITATION DU SUJET
À travers cette étude, nous n’avons pas
interrogé toutes les femmes
kinoises ; pour ce, notre champ d’étude est constitué de femmes mariées kinoises. Dans
ces foyers, nous avons observé et parlé avec les femmes au chômage et celles
qui travaillent.
7. DIVISION DU TRAVAIL
Le
présent travail à trois chapitres. Le premier définit, d’une part, les concepts
clés du travail (promotion, droits de femmes, genre, marketing, marketing
social, foyer, domination masculine, discrimination, émancipation…) et d’autre part
explique le cadre théorique du travail, qui est la communication pour le
changement de comportement.
Le deuxième présente et explique les droits de la femme, d’une part, et, réalise
une enquête portant sur l’état de la mise en application de ces droits dans les
foyers kinois, d’autre part.
Enfin, le troisième élabore un plan de marketing social en vue de
la protection et la promotion des droits de la femme d’une part et propose une
campagne de sensibilisation d’autre part. Ceci est notre contribution sur ce
qui existe. Une conclusion va clôturer le travail.
[1]
Ney BENSADON, les Droits de la femme.
Des origines à nos jours, Presse Universitaire de France, Paris, 1980, P6
[2]
Simone de Beauvoir, Le deuxième sexe,
Paris, Gallimard, 1949
[3]
Ney BENSADON, op cit p3
[4]Suzanne
Mollo-Bouvier et Yvonne Pozo-Medina, La discrimination et les droits de
l’homme dans les matériels didactiques. Guide méthodologique, Paris, UNESCO,
1991, Études et documents d’éducation n° 57, p. 12.
[6]
MACCIO C., Guide de l’animateur de groupe,
Lyon, Chronique Sociale, 2010, P.82
[7]
BAAMBE J., méthode de recherche en science sociale, cours de G1 CS, U.C.C, 2012 -2013, inédit
[9]
Dieudonné TEBANGASA, Méthodes
d’investigation en communication, cours dispensé aux étudiants de G2CS,
U.C.C, 2011-2012 inédit
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