mardi 5 mai 2015

Analyse de la chanson « Eau bénite » interprétée par : MADILU System.



Définition de la chanson : Partant de la définition de MANDA TSHEBWA : « Elle est véritablement signal référentiel de la société, force créatrice du bonheur individuel et collectif, et dynamisme ». La chanson est aussi le miroir à travers lequel toute une société peut se voir, se juger et pourquoi ne pas se reconnaître, elle véhicule plusieurs messages que l’on peut décoder au moyen de différentes approches. Tout en sachant que la chanson accompagne l’homme toute sa vie, ce dernier ne pourra l’échapper.


BIOGRAPHIE DE MADILU SYSTEM
De son vrai nom Jean de Dieu MAKIESE, il est connu sous le nom populaire de MADILU System. Ce dernier fut un soukous chanteur et compositeur congolais.
Né le 28 mai 1950 à Kisantu au Bas-Congo, et mort le 11 août 2007 à Kinshasa.
Ébloui et inspiré par Sam MANGWANA. La voix de Sam MANGWANA séduit le gamin BIALU Jean de Dieu qui veut approcher la star à tout prix. Dès qu’il intègre différents groupes où il essaye de chanter comme son idole, et plus tard comme Pépé Kalé.
Son entregent et sa détermination vont l’amener jusqu’à l’Africa international de TABU Ley qui montre peu d’intérêt pour lui. Ensuite LUAMBO MAKIADI l’adopte et le fait Roi. C’est dans l’orchestre OK Jazz de LUAMBO que MADILU a évolué et a interprète la chanson « Eau bénite ».
Après la mort de LUAMBO, l’interprète adulé MADILU va devoir se lancer aussi en tant qu’auteur-compositeur et responsable d’un groupe. A ses débuts, il veut copier le maître en montrant un penchant pour la satire à la Star, LUAMBO MAKIADI, mais c’est dans le registre du cœur, du romantisme qu’il va lancer le troisième étage de la fusée multi system qui va enrichir le répertoire de la musique congolaise, des titres incontournables pour les radios et pour toutes les soirées et fêtes congolaises : « Ya Jean » « Faute ya visa », « Si je savais ça », « Bonheur plus » et surtout « juste un peu d’amour » qui restera sans doute la meilleure chanson de MADILU System.
ANALYSE
1.    Les références discographiques
La discographie : - En 1994 il publia « Sans commentaire »
-     Le nouveau MADILU System en 1995
-     L’eau en 1998
-     Pouvoir en 1999
-     Bonheur en 2001
-     Le tenant du titre en 2004
-     La bonne humeur en 2007
-     La dernière volonté en 2008
MADILU System avait laissé la dernière volonté au studio.
Dans notre travail il s’agit de la chanson « Eau bénite » interprétée par MADILU System. Lorsqu’il fut chez LUAMBO, extrait de l’album… publié vers 1988. Une chanson profane.
2.    L’étude du texte de la chanson
·           La morphologie
Ce  texte répond aux normes, il respecte les divers niveaux de règle fixe. Il est parlé puis chanté du point de vue genre littéraire ou fond, cette chanson est un récit, dans ce dernier l’interprète exprime sa déception vis-à-vis de sa femme, preuve de l’infidélité, il relate sa déception, qui est due à l’infidélité.
Nous constatons cette déception par ces extraits :
·           « Il est toujours difficile d’être aimé que d’aimer »
·           « Lobi lisusu nakutaki yo na ye bras dessus ekopi na monoko »
·           « Ozali na motema moko ndenge nini okolinga biso mibale okotia nga wapi »
·           « Maboko na yo matondi makila, makila ya motema na nga ozokisi, otubi nga nde likonga »
·           « Mwasi azalaka namibali mibale te… »
·           « Mabe eleki motema mobebi ».

Le fonctionnement de la langue : La chanson Eau bénite est bilingue c’est-à-dire qu’elle est chantée en lingala, associé avec le français. La combinaison de ces deux langues n’échappe pas à la compréhension. L’auteur a utilisé le langage familier, en regardant le texte et en entendant la chanson tout le monde est à mesure de comprendre le message que transmet l’auteur.
Figure de style
Nous trouvons les figures de style dans cette partie : « oyebi bien ke mama, ngai nazali mbisi ya solo na lula mayi, kasi oyo ya moto, na lingaka te ».
L’interprète dit « Sangi Sangi Pumba il est toujours difficile d’être aimer que d’aimer » Il veut qu’on y adhère, parce qu’il donne une vision du monde, il est persuadé et convaincu. Dans le monde des amoureux la déception et l’infidélité règnent en maîtresse.
3.    Lieu de certitude et accentuation
Les strophes : « Bomba mayi nayo ya miso… Eau bénite »
                       « Yo moko oponi nzela wana… nga faute »
Les vers : « Mwasi azalaka na mibali mibale te… na biso »
         L’interprète est à bout. Il n’a plus de patience, que sa femme parte mais là où elle est partie qu’elle soit fidèle, qu’elle garde ses larmes de crocodile parce qu’elle est consciente. Passons à l’explication des transactions cachées :
-      « Yo » est un pronom réfléchi, deuxième personne du singulier qui représente la femme.
-      « Ngai », est un pronom réfléchi, il indique la première personne du singulier qui est l’interprète
-      « Biso » est un pronom réfléchi, première personne du pluriel qui remplace l’interprète et son rival.
-      « Ye » est un pronom réfléchi, il indique la troisième personne du singulier, il remplace le rival.
-      « Na » est un pronom personnel qui remplace l’interprète.


 
Effet que produit ce phénomène.
Ce phénomène produit un effet réel, le mari est déçu parce que sa femme lui est infidèle. Voilà le pourquoi de « il est toujours difficile d’être aimer que d’aimer ».

4.    Les stéréotypes
Le stéréotype est défini par J.L. DUFAY comme mode de représentation, des pensées ou d’expression, figés, conventionnel, banale et partagé par le plus grand nombre.
Nous les avons  étudiés d’après leurs usages et leurs niveaux.

a)     Selon leurs usages

·         « Soki mwana alingi kosimba moto, botika ye asimba mokolo akozika akoyeba ». Les conséquences corrigent mieux que les conseils. C’est un stéréotype du premier degré parce que l’interprète l’assume, il ne prend pas distance.
·         « Mwasi azalaka na mibali mibale te banda bokoko na biso » : l’infidélité n’est jamais admise à la femme depuis nos ancêtres. C’est le stéréotype du troisième degré. Le narrateur le reproduit de manière indécidable sans qu’on puisse déterminer avec certitude la position du narrateur à son endroit. Il se réfère aux ancêtres, parce qu’il s’agit d’une déception.



b)     Le niveau de stéréotype
·         « Soki mwana alingi kosimba moto, botika ye asimba mokolo akozika akoyeba ». Il est au niveau de clichés verbaux.
·         « Mwasi azalaka na mibali mibali te banda bokoko na biso ». Il est au niveau themantico narratif.
L’emploi de ces stéréotypes influencent on trouve une dérision. Cette chanson s’adresse à tout le monde en général mais aux mariés en particulier. Aucune génération ne s’en moquera car la déception et l’infidélité règne en maîtresse dans la vie amoureuse. Nous retrouvons le ton nostalgique.
5.        Structure relationnelle interne
Dans cette chanson, l’auteur relate l’histoire de sa vie amoureuse. Il s’est rendu compte que sa femme lui est infidèle, elle le trompe avec un autre mec. Cette situation s’explique dans les extraits ci-après :
-      Nga
-      Epayi na ye

Nous constatons que l’auteur lui-même est victime de l’infidélité. Voici les relations qui existent entre les différents personnages :
MADILU et Ye (rival) c’est la rivalité
Femme et Ye (rival) c’est une relation amoureuse qui existe.
MADILI et la femme il y a une relation amoureuse mais qui est à bout, suite de l’infidélité de la part de sa femme.
                   Du point de vue contexte spatio-temporel : c’est une histoire vraie, réelle, que nous rencontrons dans la vie amoureuse.
                   Le message idéologique caché : « Ngai nazali mbisi ya solo, na lula mayi kasi oyo ya moto nalingaka te ».
                   Le narrateur veut juste dire que c’est vrai qu’il est amoureux mais, il ne supporte pas l’infidélité. La jalousie tue.

6.    Les contextes et la structure relationnelle externe

L’image de la personne qui l’écoute, comprend que c’est réel parce que ce récit présente les contextes sociaux qui cadrent avec la réalité qu’on trouve dans les différentes sociétés. Nous citerons :
·         La déception dans ce récit le narrateur parle de sa déception due à l’infidélité de sa femme
·         L’infidélité : le narrateur plaide pour la fidélité

Le narrateur est bénéficiaire. Lui, il attend de nous un changement, une femme mariée n’est peut pas avoir un amant. Un homme aussi c’est avantageux.

7.    Les actes de langage et le genre

C’est une chanson d’évocation, le narrateur évoque, il propose puis parle, en chantant, il veut nous dire qu’il n’est pas facile d’être aimer.

8.    Évaluation

Je soutiens ce récit parce que l’interprète relate une histoire vraie, la chanson parle de l’infidélité qui domine le monde amoureux. Du point de vue esthétique cette histoire est bien élaborée. Concernant le point de vue morale, ça ne dérange pas et enfin du point de vue référentiel et informationnel la chanson est originale, vraie et passe directement le message. Le narrateur n’a pas exagéré avec les mabangas. Il a très bien chanté et bien utilisé le rym.
CONCLUSION DE LA  CHANSON  EAU BENITE DE MADILU S
Dans ce texte, l’auteur déplore l’infidélité de sa femme et l’implore à montrer plus d’amour et à être fidèle à son nouveau conjoint de peur qu’elle perde tout. « Soki obuki fleure rose kobwaka ya ngo nanu te ata ko motema na ya ngo enunu, tango mosusu se ya ngo ya suka oyo etikala na kati ya elanga. » on ne doit pas négliger la relation peut importe les difficultés.
La traduction littéraire (je n’ai pas l’autorisation de la traduire en français. Je l’ai traduis selon l’idée du compositeur)
TITRE : Eau bénite
              Sangi sangi pumba, il est toujours difficile d’être aimer que d’aimer.
Sangi pumba je viens te demander s’il y a moyen de mettre fin à notre liaison le mal est si grand que mon cœur s’empire eh ainsi je t’accorde la liberté pour mieux t’amuser, je refuse que mes yeux regardent quelque chose qui va disparaître demain ooo maman.
Voilà que je rentre avec une tête pleine de problèmes je cesse d’être jaloux ma patience est à bout eh, je vous accorde la permission de vous marier car si un enfant veut jouer avec le feu, il convient de le laisser faire. Le jour où il sera brûlé, il comprendra.
Hier encore je t’ai aperçu avec lui, bras dessus bisous à la bouche, à ma vue tu as ouvert grand les yeux tu as baissé le visage tu as eu honte tu as pleuré, cesse avec l’hypocrisie tu as qu’un cœur comment peux-tu aimer nous deux où me mettras-tu ?
                                                          
Caches tes larmes eee, pour pleurer tes péchés, je refuse que tu me touches, tes mains sont pleines de sang, du sang de mon cœur que tu as blessé, tu m’as percé d’une flèche vas qu’un prêtre te lave les mains avec de l’eau bénite.
C’est toi-même qui a choisi ce chemin, je te souhaite seulement bonne chance, chez lui sois fidèle, ne lui fais pas ce que tu m’as fait ooo une femme n’a jamais eu deux maris et cela depuis nos ancêtres, ne gâche pas pour que tu me reviennes tu me trouveras déjà marié et tu me donneras tort.
Si un jour Kintsala tu cueilles une fleure rose même si elle est fanée, ne la jette pas encore car il s’est pourrait que ce soit l’unique fleur restée dans le jardin, tu regretteras ton imprudence de constater qu’il n’y a plus de fleur, Patrick MANGASA.
Enlève la main à la joue, cesse d’être hypocrite, je refuse que tu me glisses des paroles à l’oreille (je refuse tes paroles trompeuses). Dis merci à ma patience là où tu es partie, je te prodigue ce conseil, reste à la maison à attendre la richesse ne te compromets pas pour chercher à me revenir tu trouvera la porte fermée eh avec cette écriture-Chien méchant.
Sangi sangi pumba, je t’avais dis de ne pas écrire mon nom sur le sable de peur que la vague ne l’emporte, mais écris-le sur une pierre de telle sorte que même l’oiseau martin pêcheur, puissent le lire, tu sais bien maman que je suis un poisson, il est vrai que j’aime l’eau mais de l’eau chaude, je n’aime pas.
C’est toi-même qui a choisi ce chemin, je te souhaite seulement bonne chance chez lui sois un peu sérieuse ne lui fais pas ce que tu m’as fait une femme n’a jamais eu deux maris et cela depuis nos ancêtres ne gâche pas pour me revenir, tu me trouveras déjà marié et tu me donneras tort.
… Sangi Sangi Pumba entre mes mains tu as été moins sérieuse comme tout enfant le fait chez ses parents en défit de tout cela je ne t’avais pas abandonné, là où tu vas, montre lui la fidélité chérie, ne lui fais pas comme tu m’as fait. C’est alors que tu amasseras la richesse. J’ai peur qu’il t’abandonne et que tu ne saches où aller ça me fera mal tu sais que je t’avais beaucoup aimé.
Garde tes larmes pour pleurer tes péchés, je refuse que tu me touches, eee tes mains sont pleines de sang, du sang de mon cœur que tu as blessé (brisé) tu m’as percé d’une flèche, va chez un prêtre afin qu’il te lave les mains avec de l’eau bénite maman he he he. C’est de la malchance, c’est un mauvais sort.
         Le texte en lingala est disponible dans d’autres cites appropriés.
                                                        Merci pour votre attention Kimberly l’amour.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire