Définition
de la chanson : Partant de la définition de
MANDA TSHEBWA : « Elle est véritablement signal référentiel de la
société, force créatrice du bonheur individuel et collectif, et
dynamisme ». La chanson est aussi le miroir à travers lequel toute une
société peut se voir, se juger et pourquoi ne pas se reconnaître, elle véhicule
plusieurs messages que l’on peut décoder au moyen de différentes approches.
Tout en sachant que la chanson accompagne l’homme toute sa vie, ce dernier ne
pourra l’échapper.
BIOGRAPHIE
DE MADILU SYSTEM
De
son vrai nom Jean de Dieu MAKIESE, il est connu sous le nom populaire de MADILU
System. Ce dernier fut un soukous chanteur et compositeur congolais.
Né
le 28 mai 1950 à Kisantu au Bas-Congo, et mort le 11 août 2007 à Kinshasa.
Ébloui
et inspiré par Sam MANGWANA. La voix de Sam MANGWANA séduit le gamin BIALU Jean
de Dieu qui veut approcher la star à tout prix. Dès qu’il intègre différents
groupes où il essaye de chanter comme son idole, et plus tard comme Pépé Kalé.
Son
entregent et sa détermination vont l’amener jusqu’à l’Africa international de
TABU Ley qui montre peu d’intérêt pour lui. Ensuite LUAMBO MAKIADI l’adopte et
le fait Roi. C’est dans l’orchestre OK Jazz de LUAMBO que MADILU a évolué et a
interprète la chanson « Eau bénite ».
Après
la mort de LUAMBO, l’interprète adulé MADILU va devoir se lancer aussi en tant
qu’auteur-compositeur et responsable d’un groupe. A ses débuts, il veut copier
le maître en montrant un penchant pour la satire à la Star, LUAMBO MAKIADI,
mais c’est dans le registre du cœur, du romantisme qu’il va lancer le troisième
étage de la fusée multi system qui va enrichir le répertoire de la musique
congolaise, des titres incontournables pour les radios et pour toutes les
soirées et fêtes congolaises : « Ya Jean » « Faute ya
visa », « Si je savais ça », « Bonheur plus » et
surtout « juste un peu d’amour » qui restera sans doute la meilleure
chanson de MADILU System.
ANALYSE
1. Les références discographiques
La
discographie : - En 1994 il publia « Sans commentaire »
-
Le nouveau MADILU System en 1995
-
L’eau en 1998
-
Pouvoir en 1999
-
Bonheur en 2001
-
Le tenant du titre en 2004
-
La bonne humeur en 2007
-
La dernière volonté en 2008
MADILU
System avait laissé la dernière volonté au studio.
Dans
notre travail il s’agit de la chanson « Eau bénite » interprétée par
MADILU System. Lorsqu’il fut chez LUAMBO, extrait de l’album… publié vers 1988.
Une chanson profane.
2. L’étude du texte de la chanson
·
La
morphologie
Ce texte répond aux normes, il respecte les
divers niveaux de règle fixe. Il est parlé puis chanté du point de vue genre
littéraire ou fond, cette chanson est un récit, dans ce dernier l’interprète
exprime sa déception vis-à-vis de sa femme, preuve de l’infidélité, il relate
sa déception, qui est due à l’infidélité.
Nous
constatons cette déception par ces extraits :
·
« Il est toujours difficile
d’être aimé que d’aimer »
·
« Lobi lisusu nakutaki yo na ye
bras dessus ekopi na monoko »
·
« Ozali na motema moko ndenge
nini okolinga biso mibale okotia nga wapi »
·
« Maboko na yo matondi makila,
makila ya motema na nga ozokisi, otubi nga nde likonga »
·
« Mwasi azalaka namibali mibale
te… »
·
« Mabe eleki motema
mobebi ».
Le fonctionnement de la langue :
La chanson Eau bénite est bilingue c’est-à-dire qu’elle est chantée en lingala,
associé avec le français. La combinaison de ces deux langues n’échappe pas à la
compréhension. L’auteur a utilisé le langage familier, en regardant le texte et
en entendant la chanson tout le monde est à mesure de comprendre le message que
transmet l’auteur.
Figure
de style
Nous
trouvons les figures de style dans cette partie : « oyebi bien ke
mama, ngai nazali mbisi ya solo na lula mayi, kasi oyo ya moto, na lingaka
te ».
L’interprète
dit « Sangi Sangi Pumba il est toujours difficile d’être aimer que
d’aimer » Il veut qu’on y adhère, parce qu’il donne une vision du monde,
il est persuadé et convaincu. Dans le monde des amoureux la déception et
l’infidélité règnent en maîtresse.
3. Lieu de certitude et accentuation
« Yo moko oponi nzela wana… nga faute »
Les vers :
« Mwasi azalaka na mibali mibale te… na biso »
L’interprète est à bout. Il n’a plus de
patience, que sa femme parte mais là où elle est partie qu’elle soit fidèle,
qu’elle garde ses larmes de crocodile parce qu’elle est consciente. Passons à
l’explication des transactions cachées :
-
« Yo » est un pronom
réfléchi, deuxième personne du singulier qui représente la femme.
-
« Ngai », est un pronom
réfléchi, il indique la première personne du singulier qui est l’interprète
-
« Biso » est un pronom
réfléchi, première personne du pluriel qui remplace l’interprète et son rival.
-
« Ye » est un pronom
réfléchi, il indique la troisième personne du singulier, il remplace le rival.
Effet
que produit ce phénomène.
Ce phénomène produit
un effet réel, le mari est déçu parce que sa femme lui est infidèle. Voilà le
pourquoi de « il est toujours difficile d’être aimer que d’aimer ».
4. Les stéréotypes
Le
stéréotype est défini par J.L. DUFAY comme mode de représentation, des pensées
ou d’expression, figés, conventionnel, banale et partagé par le plus grand
nombre.
Nous
les avons étudiés d’après leurs usages
et leurs niveaux.
a) Selon leurs usages
·
« Soki mwana alingi kosimba moto,
botika ye asimba mokolo akozika akoyeba ». Les conséquences corrigent
mieux que les conseils. C’est un stéréotype du premier degré parce que
l’interprète l’assume, il ne prend pas distance.
·
« Mwasi azalaka na mibali mibale
te banda bokoko na biso » : l’infidélité n’est jamais admise à la
femme depuis nos ancêtres. C’est le stéréotype du troisième degré. Le narrateur
le reproduit de manière indécidable sans qu’on puisse déterminer avec certitude
la position du narrateur à son endroit. Il se réfère aux ancêtres, parce qu’il
s’agit d’une déception.
b) Le niveau de stéréotype
·
« Soki mwana alingi kosimba moto,
botika ye asimba mokolo akozika akoyeba ». Il est au niveau de clichés
verbaux.
·
« Mwasi azalaka na mibali mibali
te banda bokoko na biso ». Il est au niveau themantico narratif.
L’emploi
de ces stéréotypes influencent on trouve une dérision. Cette chanson s’adresse
à tout le monde en général mais aux mariés en particulier. Aucune génération ne
s’en moquera car la déception et l’infidélité règne en maîtresse dans la vie
amoureuse. Nous retrouvons le ton nostalgique.
5.
Structure
relationnelle interne
Dans cette chanson,
l’auteur relate l’histoire de sa vie amoureuse. Il s’est rendu compte que sa
femme lui est infidèle, elle le trompe avec un autre mec. Cette situation
s’explique dans les extraits ci-après :
-
Nga
-
Epayi na ye
Nous constatons que
l’auteur lui-même est victime de l’infidélité. Voici les relations qui existent
entre les différents personnages :
MADILU et Ye (rival)
c’est la rivalité
Femme et Ye (rival)
c’est une relation amoureuse qui existe.
MADILI et la femme il
y a une relation amoureuse mais qui est à bout, suite de l’infidélité de la
part de sa femme.
Du point de vue contexte spatio-temporel :
c’est une histoire vraie, réelle, que nous rencontrons dans la vie amoureuse.
Le message idéologique
caché : « Ngai nazali mbisi ya solo, na lula mayi kasi oyo ya moto
nalingaka te ».
Le narrateur veut juste dire
que c’est vrai qu’il est amoureux mais, il ne supporte pas l’infidélité. La
jalousie tue.
6. Les contextes et la structure
relationnelle externe
L’image de la
personne qui l’écoute, comprend que c’est réel parce que ce récit présente les
contextes sociaux qui cadrent avec la réalité qu’on trouve dans les différentes
sociétés. Nous citerons :
·
La déception dans ce récit le
narrateur parle de sa déception due à l’infidélité de sa femme
·
L’infidélité : le narrateur
plaide pour la fidélité
Le narrateur est
bénéficiaire. Lui, il attend de nous un changement, une femme mariée n’est peut
pas avoir un amant. Un homme aussi c’est avantageux.
7. Les actes de langage et le genre
C’est une chanson
d’évocation, le narrateur évoque, il propose puis parle, en chantant, il veut
nous dire qu’il n’est pas facile d’être aimer.
8. Évaluation
Je soutiens ce récit
parce que l’interprète relate une histoire vraie, la chanson parle de
l’infidélité qui domine le monde amoureux. Du point de vue esthétique cette
histoire est bien élaborée. Concernant le point de vue morale, ça ne dérange
pas et enfin du point de vue référentiel et informationnel la chanson est
originale, vraie et passe directement le message. Le narrateur n’a pas exagéré
avec les mabangas. Il a très bien chanté et bien utilisé le rym.
CONCLUSION DE LA CHANSON
EAU BENITE DE MADILU S
Dans
ce texte, l’auteur déplore l’infidélité de sa femme et l’implore à montrer plus
d’amour et à être fidèle à son nouveau conjoint de peur qu’elle perde tout.
« Soki obuki fleure rose kobwaka ya ngo nanu te ata ko motema na ya ngo
enunu, tango mosusu se ya ngo ya suka oyo etikala na kati ya elanga. » on
ne doit pas négliger la relation peut importe les difficultés.
La
traduction littéraire (je n’ai pas l’autorisation de la traduire en français.
Je l’ai traduis selon l’idée du compositeur)
TITRE :
Eau bénite
Sangi sangi pumba, il est toujours
difficile d’être aimer que d’aimer.
Sangi pumba je viens
te demander s’il y a moyen de mettre fin à notre liaison le mal est si grand
que mon cœur s’empire eh ainsi je t’accorde la liberté pour mieux t’amuser, je
refuse que mes yeux regardent quelque chose qui va disparaître demain ooo
maman.
Voilà
que je rentre avec une tête pleine de problèmes je cesse d’être jaloux ma
patience est à bout eh, je vous accorde la permission de vous marier car si un
enfant veut jouer avec le feu, il convient de le laisser faire. Le jour où il
sera brûlé, il comprendra.
Hier
encore je t’ai aperçu avec lui, bras dessus bisous à la bouche, à ma vue tu as
ouvert grand les yeux tu as baissé le visage tu as eu honte tu as pleuré, cesse
avec l’hypocrisie tu as qu’un cœur comment peux-tu aimer nous deux où me
mettras-tu ?
Caches
tes larmes eee, pour pleurer tes péchés, je refuse que tu me touches, tes mains
sont pleines de sang, du sang de mon cœur que tu as blessé, tu m’as percé d’une
flèche vas qu’un prêtre te lave les mains avec de l’eau bénite.
C’est
toi-même qui a choisi ce chemin, je te souhaite seulement bonne chance, chez
lui sois fidèle, ne lui fais pas ce que tu m’as fait ooo une femme n’a jamais
eu deux maris et cela depuis nos ancêtres, ne gâche pas pour que tu me
reviennes tu me trouveras déjà marié et tu me donneras tort.
Si
un jour Kintsala tu cueilles une fleure rose même si elle est fanée, ne la
jette pas encore car il s’est pourrait que ce soit l’unique fleur restée dans
le jardin, tu regretteras ton imprudence de constater qu’il n’y a plus de
fleur, Patrick MANGASA.
Enlève
la main à la joue, cesse d’être hypocrite, je refuse que tu me glisses des
paroles à l’oreille (je refuse tes paroles trompeuses). Dis merci à ma patience
là où tu es partie, je te prodigue ce conseil, reste à la maison à attendre la
richesse ne te compromets pas pour chercher à me revenir tu trouvera la porte
fermée eh avec cette écriture-Chien méchant.
Sangi
sangi pumba, je t’avais dis de ne pas écrire mon nom sur le sable de peur que
la vague ne l’emporte, mais écris-le sur une pierre de telle sorte que même
l’oiseau martin pêcheur, puissent le lire, tu sais bien maman que je suis un
poisson, il est vrai que j’aime l’eau mais de l’eau chaude, je n’aime pas.
C’est
toi-même qui a choisi ce chemin, je te souhaite seulement bonne chance chez lui
sois un peu sérieuse ne lui fais pas ce que tu m’as fait une femme n’a jamais
eu deux maris et cela depuis nos ancêtres ne gâche pas pour me revenir, tu me
trouveras déjà marié et tu me donneras tort.
…
Sangi Sangi Pumba entre mes mains tu as été moins sérieuse comme tout enfant le
fait chez ses parents en défit de tout cela je ne t’avais pas abandonné, là où
tu vas, montre lui la fidélité chérie, ne lui fais pas comme tu m’as fait.
C’est alors que tu amasseras la richesse. J’ai peur qu’il t’abandonne et que tu
ne saches où aller ça me fera mal tu sais que je t’avais beaucoup aimé.
Garde
tes larmes pour pleurer tes péchés, je refuse que tu me touches, eee tes mains
sont pleines de sang, du sang de mon cœur que tu as blessé (brisé) tu m’as
percé d’une flèche, va chez un prêtre afin qu’il te lave les mains avec de
l’eau bénite maman he he he. C’est de la malchance, c’est un mauvais sort.
Le texte en lingala est disponible dans
d’autres cites appropriés.
Merci
pour votre attention Kimberly l’amour.
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